iceberg en mer
Course 18/01/2021

Vendée Globe : face au danger icebergs, les satellites veillent et la ZEA est adaptée

Alors que la tête du peloton se trouve actuellement en plein milieu de l’Atlantique, une partie des participants se trouve encore dans le Pacifique Sud dans l’imminence du passage du Cap Horn. Cette porte en direction de l’Atlantique est une étape symbolique et emblématique pour chaque skipper. La ZEA (Zone d’Exclusion Antarctique), qui jouxte le célèbre cap, cette zone virtuelle dont le franchissement est synonyme de pénalité, où le danger icebergs est omniprésent, a récemment été modifiée grâce aux données satellites que traite CLS.

La zone a été déplacée de 1,5 degrés vers le Sud, ce qui représente in fine moins de distance à parcourir pour les concurrents.

 

Un travail de fond pour une ZEA toujours plus efficace

centre des opérations de CLS
Centre des opérations de CLS

CLS fournit des données satellite de détection et de dérive des glaces au Vendée Globe depuis 2008. C’est de cette collaboration qu’est né le principe puis la mise en œuvre de la ZEA, ou Zone d’Exclusion Antarctique. Depuis juillet, nos experts analysent et scrutent les zones à risque. La version initiale de la zone est donnée début septembre lors d’une réunion avec la Direction de Course. Elle prend en compte les mesures altimétriques et les icebergs détectés par satellite radar (ceux de l’agence spatiale européenne, l’ESA, comme Sentinel-1). Une version « départ » mise à jour est remise aux skippeurs quelques jours avant le départ de la course.

La version 5 modifiée au niveau du Cap Horn, matérialise un déplacement de la ZEA de 1,5 degrés vers le sud. Cette modification offre plus de liberté aux concurrents qui ont ainsi moins de risque de se retrouver prisonniers d’un anticyclone.

Découvrir l’expertise de CLS en surveillance de glaces

 

Un Cap Horn plus clément pour cette édition

bateaux de la course du Vendée Globe 2020
Course du Vendée Globe édition 2020

Comme l’annonçait Sophie Besnard, directrice des affaires internationales de CLS, dès le début de la course, cette édition du Vendée Globe se déroule dans un période où la densité d’icebergs est moindre. La cinquième version de la ZEA, confirme la tendance de cette édition 2020-2021, moins de glace en provenance des eaux du Sud ce qui a abouti à un raccourcissement du parcours. Au large de l’Argentine se trouvent des remontées d’eaux froides qui peuvent entraîner avec elle des growlers, de petits icebergs extrêmement dangereux pour la navigation rendant le passage du Cap Horn encore plus délicat.

Il est donc surprenant que la ZEA ait été baissée. Au début du Vendée Globe de nombreux icebergs situés en Atlantique Sud-Ouest ont été détectés, et semblent avoir dérivés rapidement vers l’Est permettant ainsi de baisser la ZEA et d’ouvrir le jeu.

Après le Cap Horn et alors que s’ouvre la porte de l’Atlantique et la remontée vers le Nord, nouvelle étape périlleuse après les Malouines, où le danger des glaces est encore présent avec une remontée d’eau froide pouvant entraîner des icebergs prisonniers.

La ZEA est une première fois relevée

 

Une mobilisation des équipes CLS au service de la Direction de course

image radar d'un iceberg
Image radar d’un iceberg

Pour cette édition, près de 300 images satellites ont été analysée par les experts glace de CLS. Les commandes d’images, leur résolution et la surface qu’elles recouvrent sont adaptées, l’objectif étant de fournir une cartographie précise de la présence d’icebergs dans les zones de passage des concurrents ainsi que de leur dérive.

Ainsi récemment des images ont été commandées pour contrôler les remontées d’icebergs au milieu du Pacifique pour assurer la sécurité des retardataires. Conformément aux engagements de CLS auprès du Vendée Globe, la ZEA n’est pas uniquement déterminée pour le peloton de tête, tous les concurrents bénéficient de la veille continue de CLS. Les images récentes révèlent qu’au niveau du Pacifique, les icebergs initialement détectés ont dérivé et se sont rapprochés de la ZEA.

Détection et dérive vont de pair pour les experts de CLS, les courants pouvant déplacer ces monstres de glaces ou leurs résidus, non moins menaçants pour la navigation et la sécurité des concurrents de cette course mythique.

Profession : chasseur d’iceberg – Interview de Jimmy Viard, analyste radar à CLS