CLS confirme sa position d’acteur international reconnu dans le domaine de l’intelligence artificielle appliquée à l’observation de la Terre. Preuve de cette reconnaissance : la participation récente de deux ingénieurs spécialisés en D et en data sciences, Jérémy Augot et Eve Poitevin, à un workshop d’exception organisé conjointement par l’ESA (Agence Spatiale Européenne) et la NASA.
Ce séminaire réunissait près de Rome à l’ESRIN plus de 300 chercheurs de haut niveau autour d’un thème à la pointe : les modèles de fondation, ou foundation models, en observation de la Terre.
Pouvez-vous nous expliquer ce que sont les modèles de fondation et pourquoi ils sont révolutionnaires ?
Jérémy Augot : Ce sont de très grands modèles d’intelligence artificielle pré-entraînés sur des volumes massifs de données. Une fois entraînés, ils peuvent être adaptés à de multiples tâches, un peu comme ChatGPT mais appliqué à des images satellites, optiques, radar, voire issues de modèles numériques comme ceux de la météo.
Eve Poitevin : L’intérêt est de taille : au lieu de partir de zéro pour chaque projet, on adapte un modèle existant, ce qui permet un gain énorme en efficacité. On a par exemple pu faire un benchmark du nombre de données nécessaires pour l’entrainement d’un modèle de segmentation sémantique des éléments ligneux de végétation, et nous avons tiré de ce travail qu’il était possible de passer de 10 000 images annotées (images que nos experts doivent labeliser à la main) à seulement 500 pour obtenir des performances comparables à un modèle de Deep Learning classique !
Qu’avez-vous présenté lors de ce workshop ESA/NASA ?
Eve Poitevin : Nous avons présenté un retour d’expérience sur le projet européen Copernicus Land Monitoring Service (CLMS) Small Landscape Features (SLF), produit en partie sur le site de Lille de CLS. Nous avons comparé l’usage d’un modèle de Deep Learning classique à celui d’un modèle de fondation dans le cadre de la cartographie des éléments ligneux de végétation (haies, arbres isolés, petits bois…).
Jérémy Augot : Nous avons validé sur ce cas d’usage que grâce aux modèles de fondation, il est possible d’entraîner un unique modèle généralisable à l’échelle européenne, là où auparavant il fallait adapter un modèle local à chaque région. C’est un vrai changement de paradigme.
Quels gains concrets cela représente-t-il pour CLS et ses clients ?
Eve Poitevin : Le premier gain, c’est la réduction massive des besoins en données annotées, donc en temps humain d’expertise. Cela libère du temps pour d’autres projets, et permet de multiplier les cas d’usage plus rapidement.
Jérémy Augot : Lors des développements, cela signifie que les résultats sont obtenus plus rapidement, ce qui nous permet d’itérer plus vite sur les projets. Notre DataLab crée chaque année de nombreux modèles d’IA appliqués à la gestion durable de nos ressources naturelles et à la préservation de la biodiversité, ces modèles de fondation sont donc stratégiques pour nos activités futures.
Ce workshop international vous a-t-il permis d’enrichir votre expertise ?
Jérémy Augot : Absolument. C’était un concentré des dernières avancées scientifiques, présenté par les leaders mondiaux du domaine. Cela nous permet de rester à jour sur les technologies les plus performantes en IA appliquée à l’observation de la Terre.
Eve Poitevin : Et il y avait aussi des sessions pratiques avec les concepteurs des modèles eux-mêmes. C’était passionnant de pouvoir échanger, poser des questions techniques, et tester directement ces outils de pointe.
Quel regard portez-vous sur cette opportunité de participer à un événement de ce niveau ?
Eve Poitevin : Que CLS est un acteur innovant, avec une capacité à se saisir rapidement des technologies émergentes. Nos équipes, notamment le DataLab, développent chaque mois de nouveaux modèles pour des applications concrètes au service de la planète.
Jérémy Augot : Et que la participation à ce genre de workshop nous permet de rester à la pointe des technologies Deep Learning appliquée à l’observation de la Terre. C’est stimulant et valorisant.
Une IA au service de la planète
L’exploration des modèles de fondation n’en est qu’à ses débuts. Chez CLS, cette approche prometteuse est déjà mise en pratique avec rigueur, notamment dans le cadre de projets européens de grande ampleur. Grâce à l’intelligence artificielle, aux savoir-faire métiers et à l’agilité de ses équipes, CLS accélère le développement de solutions pour la gestion durable de notre planète.